Quel nom pourri. Enfin non, il le tenait quand même de l'un des plus grands empereurs romains ayant jamais existé - selon sa mère - mais cela ne voulait pas dire qu'il était facile à porter pour autant. Car si sa mère était une férue d'histoire antique et que son père ne vivait que pour le baseball, César, lui, vivait pour et à travers la technologie. Et il était doué.

Il est ce qu'on appelle un geek. Quand les jeunes de son âge sortaient se bourrer la gueule le soir, lui restait chez lui en face de son écran avec pour seule compagnie ses lignes de code. Il était donc pour ainsi dire un éternel solitaire,
même lors de ses études dans l'une des plus grandes écoles d'ingénieur. Major de promo, il regardait avec dédain ses camarades et se complaisait dans un groupe de hackers qu'il avait rejoint grâce à ses connaissances.

Sa vie se résumait donc à ses études, ses activités plus ou moins illégales sur le net et les jeux-vidéos en ligne. Il affectionnait particulièrement ceux sur les zombies... Jusqu'à ce que l'Apocalypse commence. Pour de vrai. Il avait connu une certaine... euphorie au début. Qui n'a jamais rêvé de latter du zombie de toutes les manières possibles? César faisait parti de ces gamers-là en tout cas. Mais pour être honnête, sa survie relevait du miracle.

César avait fui le campus armé de la batte de baseball que son père lui avait offert lors de l'un de ses anniversaires. Cela ne l'avait jamais intéressé, mais il devait l'avouer, elle était utile. Surtout quand il swinguait avec dans le visage d'un zombie. Il n'avait pas cherché à retrouver ses parents. Son objectif premier avait été de se trouver un endroit sûr. Il avait erré pendant plusieurs mois d'un endroit à l'autre sans jamais s'arrêter jusqu'à ce qu'il trouve cette vieille armurerie.

Au fil du temps il s'était créé une tanière. Il avait bricolé d'anciens générateurs pour pouvoir connecter son ordinateur et ainsi continuer plus ou moins son ancienne vie. Il devait sa survie à son égoïsme aussi. Il ne comptait plus le nombre de fois où il avait fait sourde oreille à d'autres survivants qui tambourinaient sur la porte de son abri alors que des rôdeurs s'approchaient.
La survie n'était pas une affaire de sentiments. Et César n'était pas doué en sentiments.